1979/01T LIBRAIRIE DES CHAMPS-ELYSEES, Coll. Le Masque
SF n° 87; Isbn : 2-7024-0842-7 [Couverture],ALLOT
François [Traduction],PUGI Jean-Pierre
1987/01 PRESSES-POCKET, Coll. Presses-pocket science-fiction n° 5248
;
Isbn : 2-266-01894-9 [Couverture],SIUDMAK Wojtek
[Traduction],PUGI Jean-Pierre [Revue par],ROSENBLUM Arlette
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L'ÉTENDUE GEANTE, LE DOMAINE DE L'HUMANITÉ AVAIT TRENTE MILLE ANNÉES. Des mondes
innombrables avaient été découverts, transformés, colonisés. Sur Koryphon,
encore une fois, la loi du plus fort avait joué — Les hommes avaient dominé les
redoutables erjins et les énigmatiques morphotes. Plus tard, les Outkers venus
des étoiles proches avait occupé le continent d'Uaia. Ils étaient devenus les
seigneurs de la terre, au détriment des Uidras à peau bleue et des
Coureurs-des-vents. Rien ne semblait devoir changer jusqu'au jour où le Prince
Gris apparut. Serviteur félon ou leader révolutionnaire, il avait gagné à sa
cause les anti-coloniaux, les partisans de l'indépendance des Uidras. Ce qui
n'est pas sans rappeler une autre histoire.
La guerre d'indépendance
en Rhodésie dans les années 60 aurait
inspiré Vance, Ce n'est pas impossible, les Vance ont
fait un long
séjour en Afrique australe. Jacques Chambon parle de guerre d'Algérie
ce que réfute Vance.
Quatriéme de couverture: (Pocket Sf n° 5248) Quand Schaine Madduc revint de Koryphon, après cinq années passées dans
l'espace, elle n'avait plus l'air d'un garçon manqué. Mais sa planète natale
avait beaucoup plus changé encore. Les espèces vivantes qui y avaient vécu si
longtemps en harmonie étaient à deux doigts d'en venir aux mains. Certains
luttaient pour l'émancipation des non-humains, les redoutables erjins et les
énigmatiques morphotes. L'Alliance Rédemptionniste faisait campagne contre les
Traités de Soumission au nom desquels les seigneurs exerçaient leur pouvoir sur
les uldras qui peuplaient leurs domaines. Schaine rencontra le Prince Gris,
leader des uldras révolutionnaires, qui avait été assez habile pour gagner des
colons à sa cause. Quelle ne fut pas sa stupeur de reconnaître Muffin, le
compagnon de son enfance ! Elle avait exercé sur lui une profonde influence.
Plus profonde qu'elle n'aurait cru possible. Assez profonde peut-être pour
pulvériser son domaine, sa famille et tout son mode de vie !
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Critique: En se plongeant pour la nième fois dans
l'imaginaire coutumier de Jack Vance, on a peut-être tendance à oublier qu'il
est aussi et surtout extraordinaire. De ses livres émane un charme particulier
auquel Les Domaines de Koryphon n'échappe pas. Si je devais symboliser
l'art et la manière d'écrire de Vance, je choisirais sans hésiter le thème des
couleurs. Parce qu'elles multiplient les subtilités, les demi-teintes, les
évocations exotiques. Parce qu'enfin elles peuvent se montrer baroques et rares,
contenant un caractère entier dans un tout petit adjectif. Jean-François Jamoul,
dans son étude parue chez J'ai Lu, in Univers 1984, en a
répertoriées quelques-unes : vert olive, bleu céladon, rosé vinaigré, prune,
vert glauque, noir et lavande, jaune citron et argent, bleu et argent,
brun-jaune, gris-or...
Après cinq années d'absence, la ravissante Schaine
Madduc revient sur Koryphon où la situation politique se révèle plus tendue que
jamais. Les uldras, autochtones de la planète, revendiquent les terres que leur
ont confisquées les barons humains il y a deux cents ans. Qui est ce Prince
Gris, mystérieusement apparu dépuis peu, qui commande les uldras
révolutionnaires ? Et quelle est cette « fameuse plaisanterie, prodigieuse et
extraordinaire » que se propose de dévoiler le père de Schaine mais qui n'en
aura pas le loisir, mort oblige ? Autant de questions qui finiront par trouver
remèdes, expliquant que, peut-être, les révolutionnaires et les véritables
propriétaires originaux des domaines de Koryphon ne sont pas ceux que l'on
croyait.
Cette nouvelle pierre ajoutée à l'édifice romanesque de
Vance s'avère aussi belle et fascinante que les précédentes. Les personnages
sont vrais et pas du tout tels qu'ils semblaient être, ils se découvrent, nous
les découvrons également en même temps que Koryphon. Le parallélisme est
troublant. L'intrigue de l'action se superpose à celle des caractères et
débouche sur la paix. La morale des vainqueurs ne constitue sans doute pas une
théorie acceptable de l'existence et de ses lois mais elle a au moins le mérite
de paraître réaliste.
« Je trouve cette doctrine répugnante »
conclut un personnage. Et d'ajouter : « La jouissance des droits humains
devrait reposer sur une base plus noble que la force brutale. »
A méditer, si ce n'est déjà fait. Nous vivons au sein de
cette force brutale. SANVOISIN Eric 1/7/1987
Fiction
n°388
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