Croisades (2003) |
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Textes réunis par Pierre-Paul
DURASTANTI: Quatriéme
de couverture: Quatre hommes qui refusent la fatalité, quatre croisades
pour changer la face du monde.
Recueil inédit, Croisades réaffirme le talent de Jack Vance et s'impose comme le plus concluant des manifestes en faveur de l'un des derniers grands maîtres de la science-fiction et de fantasy mondiales. |
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Destins hors du commun que
ceux d'Alan Robertson, l'inventeur de la porte entre les mondes, victime de sa
propre création, de Luke Grogatch, engagé dans un marathon au cœur des plus
hautes sphères de la bureaucratie et du pouvoir, de Sam Salazar, qui, pour
sauver l'humanité, redécouvre la science, jadis abandonnée au profit de la
magie, et de Dyle Travec dont la terrible vengeance s'abat sur le monde qui a
réduit sa famille en esclavage. |
Cover by Earle
Bergey |
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Critique: Le point commun entre les quatre textes retenus est
celui des « croisades pour changer la face du monde ». En dehors de ce
fil conducteur assez lâche, ces récits sont très différents et nous donnent à
découvrir plusieurs facettes de l'inspiration de l'auteur.
Ainsi, La Grande Bamboche est une curieuse variation sur les univers parallèles et les voyages temporels. Bienfaiteur de l'humanité, Alan Robertson a inventé des portes spatio-temporelles qui permettent de se rendre dans les infinités d'univers parallèles possibles et donc, par exemple, de posséder son propre monde privé. Lorsque Duray s'aperçoit que quelqu'un a fermé de l'intérieur les accès à son monde, il va suspecter Robert Robertson, l'excentrique organisateur de la Grande Bamboche, une fête pour le moins mystérieuse ... Malgré des idées intéressantes et une certaine fantaisie, j'avoue avoir trouvé ce texte assez long, plutôt laborieux et confus. En somme, peu convaincant. Les Œuvres de Dodkin est un texte qui relève peu de la SF. Il s'agit d'une satire qui stigmatise les lourdeurs de l'administration et de la hiérarchie : parce qu'il s'oppose à une directive imbécile, Luke Grogatch explore les rouages complexes d'une administration écrasée par son propre poids. Il est aidé en cela par son culot, mais aussi par la crainte qu'ont ses interlocuteurs de tomber en disgrâce s'ils se font remarquer, et par leur vanité qui les rend incapables d'imaginer qu'un inférieur puisse les solliciter. C'est au bout du compte une variante assez classique des satires de la bureaucratie, comme on peut en trouver aussi bien chez Tchekov, Cohen-Solal ou Kafka, pour ne citer qu'eux. Mais cette caricature, qui débouche ironiquement sur une réflexion sur le véritable pouvoir, s'avère très amusante. Les Faiseurs de miracles est un récit plus typiquement vancéen. Il nous fait découvrir une planète étrangère, où vit un peuple « primitif » difficile à appréhender. Le principal intérêt est l'inversion des valeurs : pour les hommes de Pangborn, la science de leurs ancêtres apparaît comme « miraculeuse » tandis que la magie — essentiellement des « envoûtements » basés sur une forte suggestion — est considérée comme un phénomène naturel. Voilà un excellent exemple de « science fantasy » réussie, et probablement la meilleure nouvelle du lot. Enfin, Les Maîtres de Maxus, le seul inédit du recueil est également un texte d'aventures exotiques typiquement vancéennes. Maxus est une planète où l'esclavage est un droit et plusieurs personnages vont s'unir pour y mettre fin. Comme à son habitude, Vance émaille son récit rythmé et coloré de détails sur les coutumes, la politique, la religion. Un bon texte malgré un dénouement assez quelconque. Les univers vancéen sont toujours un peu à l'étroit dans le format de la nouvelle — même longue comme c'est ici le cas — et l'on demeure donc assez loin des chefs-d'œuvre du maître, mais Croisades est somme toute un recueil agréable et de bon niveau, notamment grâce sa diversité. Les textes accusent peut-être leur désuétude, mais cela participe au charme de la lecture pour qui apprécie Vance. Et si ces Croisades ne changeront sans doute pas la face de notre monde, on aurait tort de se priver du plaisir de découvrir des aspects moins connus de l'œuvre de Vance. PATOZ Pascal
* La traduction a été entièrement révisée. Due à Marcel Battin, elle n'était
pas dépourvue de qualités (il avait plutôt bien saisi le ton, par exemple),
mais abondait en lourdeurs (elle souffrait notamment de ce que j'appelle
l'adverbite), faux-sens, contresens, etc... |
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