( 1987- 1992)



Indications diverses et notes
à lire si on y est disposé

  Voici des extraits de l'Introduction à "L'HOMME ET SES MONDES" par des membres de l'Institut Fidélius, qui aideront à faire le lien entre hier et aujourd'hui, entre là-bas et ici.
... Dans cet ouvrage, en préparation depuis maintenant trente ans, nous visons à présenter non pas un tableau détaillé exhaustif ni une analyse en profondeur, mais plutôt un mélange d'un million d'éléments qui, espérons-nous, fusionneront pour former une image nette.
... Ordre, logique, symétrie : ce sont là des mots bels et bons, mais toute prétention de notre part à avoir comprimé notre documentation dans des moules aussi rigides serait une imposture manifeste. Chaque monde colonisé est sui generis et offre à l'enquête du cosmologue un quantum unique de renseignements. Tous ces quanta sont immiscibles les uns dans les autres, si bien que les tentatives de généralisation aboutissent à un résultat confus. Une seule certitude nous est offerte aucun événement ne s'est produit deux fois; chaque cas est unique.
... Dans nos déplacements d'un bout à l'autre de l'Aire Gaïane et, de temps à autre, au-delà, nous ne découvrons aucune indication que la race humaine est  devenue partout et immanquablement plus généreuse, tolérante, bienveillante et éclairée. Absolument aucune.
D'autre part, et c'est la bonne nouvelle, elle ne semble pas avoir empiré.
... Le particularisme dérive, apparemment, d'un égotisme naïf qui, s'il était traduit en mots, s'exprimerait ainsi : " Puisque j'ai choisi de vivre. dans cet endroit, il doit par conséquent et forcément être excellent en tous ses aspects. "
Toutefois, pourtant, la destination préférée de ceux qui voyagent pour la première fois est presque toujours notre mère la Terre. Il y a, semble-t-il, latente chez tous les exilés, l'envie de respirer l'air natal, de goûter l'eau, de faire couler entre ses doigts le sol nourricier.
De plus, les vaisseaux interplanétaires qui arrivent chaque jour aux ports de la Terre déchargent deux ou trois cents cercueils de ceux qui, avec leur dernier souffle, ont choisi de rendre leur substance à l'humide et froide terre brune du globe.
... Quand les hommes arrivent sur un monde nouveau, le processus d'interaction se déclenche. Les hommes tentent de modifier le monde selon leurs besoins; dans le même temps, le monde - d'une façon bien plus subtile - travaille à changer les hommes.
Ainsi s'engage la bataille : de l'homme contre l'environnement. Parfois, les hommes surmontent la résistance de la planète. La flore terrestre ou en provenance d'autre source étrangère est introduite et adaptée à l'environnement chimique et écologique; les plantes indigènes nuisibles sont repoussées, détruites ou astucieusement dominées et le monde prend peu à peu l'apparence de la Terre.
Par contre, quelquefois la planète est forte et impose aux intrus de s'adapter. Au début par opportunisme, ensuite par habitude et finalement par inclination native, les colons se plient aux exigences de l'environnement et, en définitive, deviennent presque impossibles à distinguer des véritables aborigènes.


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 1. LE SYSTEME ROSE POURPRE de la Spirale de Mircéa
(extrait de "L'HOMME ET SES MONDES" par des membres de l'Institut Fidélius - 48e édition).
A mi-chemin du Bras de Persée, un remous capricieux de la gravitation galactique capte dix mille étoiles et les rejette en flot oblique qui décrit une élégante volute à son extrémité. C'est la Spirale de Mircéa.
Près de cette volute, en risque apparent d'aller se perdre dans le vide, il y a le Système Rose Pourpre comprenant trois étoiles : Lorca, Sing et Sirène. Lorca, naine blanche, et Sing, géante rouge, tournent étroitement rapprochées autour de leur centre mutuel de gravité : un imposant vieux monsieur au teint écarlate dansant avec une mignonne petite jeune fille vêtue de blanc. Sirène, étoile blanc-jaune de taille et de luminosité ordinaires, orbite à distance discrète autour du couple en bonne fortune.
Sirène régit trois planètes, dont Cadwal, le seul monde habité du système.
Cadwal est une planète semblable à la Terre, de onze mille deux cents kilomètres de diamètre, avec une pesanteur proche de celle de la Terre.
(Une liste et une analyse des caractéristiques physiques ont été omises ici.)

2. LA PLANETE CADWAL
Le monde de Cadwal a été exploré pour la première fois par le repéreur Rudel Nerimann, membre de la Société Naturaliste de la Terre. Son rapport provoqua l'envoi d'une expédition qui, à son retour sur Terre, recommanda que Cadwal soit protégée à jamais en tant que réserve naturelle, à l'abri de toute exploitation humaine.
A cette fin, la Société revendiqua en bonne et due forme la possession de Cadwal et promulgua un édit de conservation : la Charte.
Les trois continents de Cadwal furent baptisés Ecce, Deucas et Throy (1), chacun étant nettement différent des deux autres. L'Ecce, à cheval sur l'équateur, palpitait de chaleur, de puanteur, de couleur et de vitalité dévorante. Même la végétation de l'Ecce utilisait des techniques de combat dans la lutte pour survivre. Trois volcans - deux en activité, le troisième assoupi - étaient les seules saillies au-dessus d'un terrain plat de jungle, de marais et de fondrières. Des cours d'eau paresseux serpentaient dans le paysage pour se déverser en 6n de compte dans la mer. L'air était empesté d'un millier d'odeurs fétides; des créatures féroces se pourchassaient les unes les autres, mugissant de triomphe ou hurlant de terreur mortelle, selon ce que dictait leur rôle en l'occurrence. Les premiers explorateurs n'ont prêté à Ecce qu'une attention superficielle, et au fil des années d'autres ont généralement suivi leur exemple.
Le Deucas, à l'autre bout de la planète et quatre fois plus grand que l'Ecce, couvrait la zone tempérée nord. La faune, par moments à la fois féroce et redoutable, comprenait plusieurs espèces semi-intelligentes ; dans bien des cas, la flore ressemblait à celle de la Terre - de si près que les premiers agronomes ont été en mesure d'introduire des espèces terrestres utiles, telles que les cocotiers, la vigne et les arbres fruitiers, sans crainte de désastre écologique (2).Le Throy, au sud du Deucas, s'étendait depuis les glaces du pôle jusqu'au coeur de la zone tempérée sud. Le Throy était un pays à la topographie spectaculaire. Des éperons rocheux se penchaient sur des abîmes; la mer battait les falaises; les forêts mugissaient dans le vent.
Ailleurs, il y avait des océans : d'immenses étendues d'eau profonde à perte de vue sans îles à part quelques exceptions négligeables : l'Atoll de Lutwen, l'lle de Thurben et l'lle de l'Océan au large de la côte est du Deucas, une poignée d'îlots rocheux près du Cap Journal à l'extrême sud.

(1) Les trois premiers nombres cardinaux dans la langue de l'antique Etrurie.
(2) Les techniques biologiques pour introduire de nouvelles espèces dans un milieu étranger sans risque pour l'environnement d'accueil avaient été perfectionnées depuis longtemps.

3. LA STATION D'ARAMINTA
A la station d'Araminta, enclave de neuf cents hectares sur la côte est du Deucas, la Société a installé une agence administrative chargée d'appliquer les dispositions de la Charte. Six bureaux furent organisés pour accomplir les travaux nécessaires.

Bureau A : Archives et statistiques.

              B : Patrouilles et inspections; police et services de sécurité.

              C : Taxonomie, cartographie, sciences naturelles.

              D : Services intérieurs.

              E : Affaires fiscales; exportations et importations.

              F : Logement des visiteurs.

Les premiers directeurs étaient Deamus Wook, Shirry Clattuc, Saül Diffin, Claude Offaw, Marvell Veder et Condit Laverty.


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