 Galaxie-bis n°58 (1978) Couverture:RAIMONDO Traduction:Jean-Pierre PUGI
 Presses Pocket
n° 5134 (1982) Isbn : 2-266-01138-3 Couverture:SIUDMAK
Traduction:Jean-Pierre PUGI
Extrait
du deuxiéme chapitre
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Un des plus beaux romans de
Vance, avec un rythme assez lent, mais bien développé,
le
préféré de Norma, son épouse. Quatriéme
de couverture Sur la planète Halma, les hommes sont asservis aux Seigneurs qui leur
interdisent l'usage des machines. Pourtant, le petit Ghyl assiste à une
représentation donnée par des marionnettes semi-humaines et racontant la légende
d'Emphyrio, qui libéra Halma des monstres et proclama que nul ne doit connaître
le profit par la sueur. Le père de ghyl est sculpteur sur bois; il a fabriqué un
merveilleux panneau à cent visages, qui lui est payé un prix dérisoire. Plus
tard, il osera reproduire des objets mécaniquement et sera soumis au supplice de
la réhabilitation. Ghyl se révolte, capture un vaisseau spatial et se livre à la
piraterie : à lui les oeuvres d'art accaparées par les Seigneurs ! Un jour, il
entendra la fin de la légende et comprend que son errance a un sens : quelque
part, il y a des machines qui peuvent reproduire bien des choses. Et pas
seulement des oeuvres d'art.
Premiére
Page Dans
la salle, au sommet de la tour, se trouvaient six personnages: trois
de ceux qui avaient choisi de se faire appeler "seigneurs" ou "réparateurs", un homme du peuple -
pitoyable - qui était leur prisonnier et deux Garrions. La salle
avait un côté théâtral et étrange, elle était de dimensions irrégulières,
tendue de lourds panneaux de velours marron. A une extrémité, une
embrasure laissait pénétrer un rai de lumière couleur d'ambre fumé,
comme si la vitre était maculée de poussière - ce qui n'était pas
le cas ; en fait, la nature de ce verre était très particulière,
produisant des effets remarquables. A l'autre bout de la pièce se
trouvait une porte basse, d'acier, de forme trapézoïdale. Le
captif, inconscient, était emprisonné dans une structure articulée
compliquée. Le sommet de son crâne avait été ôté et, sur le cerveau
nu, reposait une gelée jaune couverte de striures. Au-dessus, était
suspendue une capsule noire, un objet curieusement laid, simple
combinaison de verre et de métal. Sa surface était couverte d'une
douzaine de protubérances semblables à des verrues ; chacune d'elles
projetait dans la gelée un faisceau tremblant de radiations. Le
prisonnier était un jeune homme à la peau claire et aux traits sans
grande distinction. Les cheveux, tels qu'on pouvait les voir, étaient
fauve. Le front et les pommettes étaient larges, le nez arrondi,
la bouche calme et généreuse, tandis que les mâchoires avançaient
un peu au-dessus d'un petit menton ferme ; un visage d'un idéalisme
naïf. Les seigneurs, ou " réparateurs "- cedernier terme,
quelque peu tombé en désuétude, n'était plus employé que rarement
- étaient d'une autre espèce. Deux d'entre eux étaient des êtres
grands et minces, aux peaux arséniées, aux nez fins et longs, aux
bouches saturniennes, aux cheveux noirs laqués contre leurs têtes.
Le troisième était plus vieux, plus lourd, ses traits étaient rusés,
son regard brillant et enflammé et sa peau rubiconde avait une tonalité
sous-jacente d'un magenta malsain. Le Seigneur Fray et le Seigneur
Fanton affichaient un dédain hautain alors que le Grand Seigneur
Dugald le Boimarc semblait oppressé par l'inquiétude et une colère
chronique.
Emphyrio (le roman
date de 1969) est surement
la meilleure illustration par Jack Vance d'un de ses thèmes
favoris : la rébellion d'un jeune garçon
contre une société fossilisée et
injuste. Ambroy, sur le monde lointain d'Halma, est
une ville d'artisans habiles où la tyrannie
paisible porte le souriant visage d'un état providence.
Les assistants sociaux avec leurs pouvoirs draconiens
mettent en vigueur des lois strictes contre la reproduction
mécanique (chaque oeuvre d'art doit être
unique), pendant que les prêtres de l'absurbe
religion d'état obligent chacun à y participer. L'insastisfait
jeune Ghyl Tarvoke
concourt plus ou moins involontairement pour la mairie d'Ambroy sous le nom du héros
légendaire Emphyrio, un acte malheureux qui mène
à la punition tragique de son père maître-artisan
et à sa mort indirectement, puis à sa participation
desespéré dans le détournement
d'un vaisseau spatial, et l'améne à des
révélations tragiques au sujet des
vrais dirigeants d'Ambroy. La légende dit qu'il
y a longtemps Emphyrio a apporté la paix à
Halma en découvrant la vérité,
au prix de sa vie. Après des nombreuses aventures
Ghyl se retrouve lui-même devant le même
dilemme : la vérité peut libérer
la ville qu'il aime mais causera sa mort.
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