«
Après les Chaschs et les Wankhs, voilà les
Dirdirs... Un vrai feuilleton. » constate Adam. Voilà en effet le troisième
volet de ses aventures : pisté par des Dirdirs aux motivations encore
incertaines, Adam décide de faire fortune en allant à la source des sequins,
cette monnaie d'origine végétale qui pousse en plein territoire
dirdir.
Après un début peu convaincant, le Cycle de
Tschaï a trouvé son rythme de croisière. Evidemment, les amateurs des romans
vancéens n' y trouveront qu'une ébauche de ce qui fait tout leur intérêt : les
descriptions colorées de sociétés exotiques, de comportements sociaux
pittoresques, de faunes et de flores étranges... En mettant l'accent sur les
péripéties du voyage, l'adaptation dessinée ne permet pas de bien appréhender la
complexité de la société dirdir — qui comporte vingt-huit castes (voir page 25)
mais composées d'individualistes « n'ayant de responsabilité qu'envers [leur]
propre fierté » (page 45) — ni de s'imprégner du parfum des fleurs de
chrisospine dont les bulbes donnent 282 sequins de couleurs différentes, ni même
de redouter les molosses de la nuit — que l'image banalise bien plus que la
description romanesque — ou de participer au jeu à peine entrevu à la page
29...
Il s'agit là de la difficulté de toute adaptation d'un
medium à un autre. Il faut toutefois garder à l'esprit que les lecteurs de la
bande dessinée n'auront pas forcément lu les romans. Sans point de comparaison,
ces lecteurs auront sans doute moins d'a priori sur cette série.
Le dessin de Li-An est en progrès au fil des albums, il
suffit de comparer le premier album et celui-ci pour s'en convaincre. Sans doute
aurait-il été préférable que son trait ait atteint plus de maturité avant de se
lancer dans cette ambitieuse entreprise.
Bref, Tschaï est une série d'aventures exotiques
qui n'a sans doute pas comblé les attentes ni les espoirs des amateurs de Vance
mais qui demeure plutôt sympathique à parcourir.