Les Chroniques de DURDANE  (Durdane 1972-1973)



Les Chroniques de Durdane - l'intégrale (omnibus)
Traduction de Patrick DUSOULIER & Arlette ROSENBLUM,
Traduction révisée par Patrick DUSOULIER
Illustration de MANCHU
DENOËL, coll. Lunes d'Encre
mars 2007

ISBN : 978-2-20725803-3

couverture   verso

Sur la planète Durdane existe un ensemble de communautés disparates, le Shant, sur lequel règne l'Anome, aussi surnommé l'Homme sans Visage. Dans cette région, chaque femme, chaque homme se voit équipé à la fin de l'adolescence d'un torque explosif que l'Anome peut faire détoner à tout moment. La terreur qu'inspire ce juge et bourreau a maintenu une paix relative pendant des décennies. Mais voilà que débarquent d'on ne sait où les Rogushkoïs, de féroces créatures humanoïdes qui massacrent les hommes et s'accouplent avec les femmes. Et contre lesquelles l'Anome ne prend aucune mesure particulière. Parce que les Rogushkoïs ont tué sa mère, le jeune Etzwane se jure de découvrir l'identité de l'Homme sans Visage et de mettre un terme à son règne. Bientôt tous les secrets de Durdane tomberont aux pieds du jeune homme, brisés comme des jouets trop fragiles. Et il sera bien obligé de comprendre que le prix de la responsabilité est parfois exorbitant.

P.Dusoulier me précise : "J'ai retraduit entièrement le premier volume. J'ai révisé les deux autres. Beaucoup de modifications de style, et correction de très grosses erreurs... La version définitive VIE introduit d'importants changements dans les noms de cantons. Non pas que les noms soient modifiés, mais la reconstitution minutieuse a permis de constater que Jack s'était trompé de canton à certains endroits..."

Autre précision de Patrick Dusoulier
"Chose promise, chose due... Durdane (l'intégrale) sort le 15 mars, guettez les étalages de vos libraires ! Vous pouvez aussi le commander en ligne chez tous les grands noms...
Je viens de passer chez Denoël pour récupérer mes exemplaires.
Vous allez trouver ça bizarre, peut-être... ou peut-être pas...   mais après avoir lu ces romans si souvent en anglais, avoir travaillé dessus pour le Projet VIE, puis l'avoir relu 5 fois en traduction française (après le premier jet, il faut ça pour le polissage, la finition, l'élimination des scories et barbillons qui accrochent l'oeil...), eh bien, relisant les premières pages dans le métro en rentrant chez moi, j'ai de nouveau éprouvé un immense plaisir à retrouver Mur, une fois de plus, dans l'Allée des Rhododendrons, et à imaginer toutes les aventures qui l'attendent. J'adore Durdane."


L'Homme sans Visage
Pocket n°5088 (1980)
The faceless man - 1972
Traduction de Alain GARSAULT & Bruno MARTIN & Arlette ROSENBLUM 

premiére page

L'Homme sans visage est la première des Chroniques de Durdane.

Les hommes ont oublié la planète Durdane. Pour eux, elle n'est plus qu'un mythe. Seuls les membres de l'Institut d'Histoire la visitent encore.
Dans le pays de Shant, tous les adultes ont le cou pris dans un "torque" qui peut exploser au signal de l'Homme sans visage. Nul ne l'a vu, nul ne sait qui il est, et pourtant chacun sait qu'il existe. II rend la "justice", assez rarement d'ailleurs, et son nom seul sème l'épouvante.
Tout jeune, Gastel Etzwane a choisi de devenir musicien errant, comme son père. Il a quitté son canton malgré l'interdit. Suprême sacrilège, il a refusé de porter le torque. II a mérité trois fois la mort. II veut devenir maître de son propre destin.

Trés bon roman, avec une description minutieuse d'une société Vancéenne par excellence sur une planéte étrangére .



Les Paladins de la Liberté
Pocket n°5089 (1981)
The brave free men - 1972
Traduction de Arlette ROSENBLUM 

premiére page

L'Homme sans visage est prisonnier dans son propre palais. Le pouvoir absolu qu'il exerce sur le peuple de Durdane est désormais aux mains du jeune Gastel Etzwane, dont la soif de vengeance contre les terribles Roguskhoï, qui avaient enlevé et tué sa mère et sa soeur, ne pourrait être étanchée que par une mer de sang.
Pour les détruire, Etzwane devait réaliser l'unité perdue du monde de Durdane. Pour pouvoir combattre, les gens de Durdane devaient d'abord redevenir les maîtres de leur propre existence. C'est alors seulement qu'Etzwane pourrait recruter un corps d'élite parmi les habitants de Durdane enfin libérés, les Paladins de la Liberté, et qu'il pourrait les lancer contre les Roguskhdi dans une lutte à mort.



ASUTRA !
Pocket n°5090 (1981)
The Asutra - 1973
Traduction de Arlette ROSENBLUM  

premiére page
couverture édition Underwood-Miller

Troisiéme et dernier tome des Chroniques de Durdane:
Loin vers le sud, au-delà des zones marécageuses et des terres connues du peuple de Shant, il y avait Caraz, le continent sauvage peuplé d'exilés, de nomades et de marchands d'esclaves. Ce furent de ces solitudes méridionales que commencèrent à se répandre vers le nord les rumeurs annonçant le retour des Roguskhâis. On racontait que des avions mystérieux atterrissaient la nuit pour faire le plein d'esclaves et que d'autres se livraient en plein ciel à des duels sans merci.
Etzwane ne s'était pas trompé. Ces rumeurs cachaient la présence redoutable des Asutras, combinant la force surhumaine d'une race avec l'intelligence cosmique de l'autre. Si l'on ne parvenait pas à leur barrer rapidement la route, Durdane ne serait bientôt plus que le terrain de chasse des marchands d'esclaves.

La verve de Vance s'essoufle un peu, avec une fin à mon gout inachevé, en tout cas frustrante .


Carte du volume VIE

Critique:
Le Shant, sur la planète Durdane, est sans doute l'une des créations les plus fascinantes de Jack Vance. Imaginez une vaste île, presque un continent, divisée en une soixantaine de cantons aux structures sociales très différentes les uns des autres. Toutes ces sociétés coexistent en paix hors de toute centralisation sous la surveillance de l'Anome, l'Homme sans visage, qui possède le pouvoir de faire sauter la tête de n'importe qui en déclenchant l'explosion du torque que chacun porte dès l'adolescence. Dans le premier volume de cette trilogie, Gastel Etzwane, fils d'un musicien de passage, renonce à l'initiation chilite et quitte son canton d'origine pour mener une vie errante à travers le Shant. Après bien des aventures, il part en quête de l'Anome, dont l'absence de réaction face au péril représenté par les terribles Rogushkoïs lui paraît tout d'abord incompréhensible, puis criminelle. Après avoir identifié L'Homme sans visage et mis fin à son règne, Etzwane organise la résistance contre les Rogushkoïs dans Les Paladins de la liberté, pour découvrir au bout du compte que ces féroces créatures humanoïdes qui massacrent les hommes et s'accouplent avec les femmes ont été amenées depuis un autre monde. Leur origine et les raisons de leur invasion font l'objet du troisième volume, où Etzwane, enlevé par les maîtres des Rogushkoïs, se retrouve obligé de combattre pour leur compte sur une autre planète. Il réussit bien entendu à s'enfuir et regagne Durdane.

     L'Homme sans visage est sans doute l'un des meilleurs romans de Vance, qui y déploie des trésors d'imagination et d'inventivité, dont le « chemin d'air » — des ballons guidés captifs guidés par des câbles au sol — est un excellent exemple. Même si Durdane n'est pas totalement coupée du reste de la galaxie, les technologies qu'on y emploie sont largement alternatives, pour le plus grand plaisir de l'amateur de dépaysement. Quant aux sociétés décrites, leur diversité et leur originalité ne peuvent que susciter l'admiration. Originalité que souligne cette phrase d'Ifness, l'observateur terrien qui croise à plusieurs reprises le chemin d'Etzwane, au sujet des Chilites : « La race humaine n'avait jamais connu une telle adaptation et elle ne la connaîtra sans doute plus jamais. » Les Paladins de la liberté poursuivent sur cette lancée avec un peu moins d'imagination, mais il est vrai que l'effet de surprise ne joue plus. L'intrigue est elle aussi plus conventionnelle : Gastel Etzwane passe son temps à organiser la résistance du Shant contre les Rogushkoïs, tout en mettant fin au système du torque. Asutra ! constitue enfin une conclusion fort décevante, comme si, après avoir tant donné dans les deux premiers volumes, Vance était à court d'idées pour boucler le cycle. Ce n'est pas à proprement parler un mauvais livre, juste un space opera standard avec une fin plutôt hâtive. Mais cette conclusion ne doit surtout pas faire oublier la formidable puissance imaginative de L'Homme sans visage, qui représente, répétons-le, un des sommets de l'œuvre de Jack Vance.

Roland C. WAGNER (lui écrire)
Bifrost HS2, 01/09/2003
 

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