Le systéme AD&D convient trés bien à une campagne sur Dying Earth.Mais s'il n'est pas nécessaire de modifier les régles, l'ambiance des aventures, elle, va changer.

L'oeuvre de Jack Vance offre un grand choix de thèmes et de genres différents. C'est un auteur complet, bien su-dessus de la production moyenne que l'on nous sert impitoyablement.
Parmi l'un de ses nombreux cycles, celui de Dying Earth (la Terre Mourante) est nettement orienté vers Heroïc Fantasy. Il comprend, dans l'ordre, les ouvrages suivants : Un Monde Magique, Cugel L'Astucieux, Cugel Saga et Rhialto le Merveilleux. Il est situé dans un futur très lointain alors que la plupart des aventures AD&D se déroulent sur des mondes à peine éclots*.

LE DECLIN DE LA RACE HUMAINE
En ce vingt et unième éon, la déchéance s'est emparée de la Terre. La Lune a disparu du ciel où roule lentement un vieux soleil sanglant sur le point de s'éteindre. La science s'est dissipée au profit d'une magie déséquilibrée et peu fiable pour le profane, alors que certains magiciens détiennent une puissance inégalée. L'approche de la fin du Monde, acceptée avec fatalisme, engendre l'apathie générale. Seuls quelques héros, personnages souvent comiques comme Cugel, se lancent dans des aventures épiques qui dérèglent cet état de somnolence.
Le monde se dépeuple. La population se regroupe dans de vieillles cités antiques, comme la légendaire Kaï n ou Azenomeï. Chacun survit de petits travaux, de métiers improvisés, du pillage d'antiques sépultures et autres moyens aléatoires ou malhonnêtes de gagner de l'argent. Mais si l'on ressent un profond désespoir, il s'efface régulièrement devant un optimisme et une joie de vivre irréductibles:
"Ils étaient joyeux, ces gens de la Terre à l'agonie, fébrilement gais, car la nuit infinie était proche, où le soleil rouge clignoterait enfin et deviendrait noir."

 

POURQUOI RENONCER A LA JOIE
Certains grands personnages, ducs et princes, entretiennent le culte du passé et organisent voyages et recherches, soit dans un but culturel, soit pour se distraire. Dans Un Monde Magique, Guyal de Sfere s'exprime ainsi :
" - Partout où l'on peut observer la normalité de l'esprit, les habitants exécutent habilement les gestes qui les ont nourris hier, la semaine dernière, il y a un an. On m'a bien informé de mon aberration : pourquoi chercher une accumulation pédante? m'a -t-on répété. Pourquoi chercher et demander ? La terre refroidit, l'homme pousse ses derniers soupirs ; pourquoi renoncer à la joie, à la musique et aux festivités pour de l'abstrait et de l'abstrus ?"

D'autres tentent de recréer une espèce humaine pure et nouvelle. Mais c'est sans espoir : le monde se meurt.

L'erreur des grands hommes du passé ressort à chaque instant dans la férocité des monstres qu'ils ont créés ou la veulerie des quelques magiciens qui s'accrochent comme des sangsues à leur pseudo-savoir.

Car s'il existe encore de puissants magiciens, leur art lui-même est sur le déclin : jadis, plus d'un millier de sortilèges étaient connus. Pontécilla le Pieux, souverain du Grand Motholam, persécuta les magiciens et le savoir fut en partie dispersé et perdu.

On chuchote néanmoins que le magicien Pandelume connaît toutes les incantations oubliées ; cependant, il réside en Embelyon et seul le sortilège de "l'Appel au Nuage Violent" permet d'atteindre cette contrée mythique.

 

LE REGNE DE L'HYPOCRISIE
Dans toutes les classes de la société, le superficiel, l'improvisation et la veulerie sont de règle. Rares sont ceux qui éprouvent des scrupules à tromper leur prochain. L'homme le plus humble maîtrise l'art de la parole et de la supercherie, et les monstres eux-même ne sont pas avares de propos flatteurs ou comiques alors même qu'ils ne songent qu'à distraire leur proie pour mieux la dévorer. Car il existe de nombreuses races hybrides d'homme et de bête, hantant les routes et prêtes à tuer le voyageur faible ou crédule. Les plus virulentes sont le déodande, l'erb qui change sans cesse de place, reculant ou avançant de quelques pas sans jamais être à l'aise, le sim, le shambe à six pattes, le sindic... La plupart furent; créées par le magicien Follinense pour le bon plaisir du roi Kutt le fou, qui par désillusion, lâcha ses monstre. dans la nature. Singulièrement intelligents et rusés, ils causent d'importants ravages mais répugnent heureusement à s'approcher des groupements humains trop nombreux. Face à l'une de ces créatures, l'homme normal est impuissant. Il est conseillé aux voyageur: de s'abriter pendant la nuit et de ne pas s'éloigner des chemins tracés pendant le jour.

page 29 : Cugel, héros ?      page 31 : Le soleil ...


red24_up.gif    I Accueil I Forum I Plan du Site I Bibliographie


© Jacques Garin 1998-2002