La Planète Géante (l'intégrale) - 2003 |
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Le Bélial a réuni en un volume omnibus les deux romans consacrés à la Planète Géeante avec une nouvelle traduction d'aprés le texte (original et remanié) de VIE. Mot de l'éditeur |
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Dans "Planète Géante et grands ciseaux..." vous constaterez combien il était utile de restaurer le texte original du roman. Critique: Autre conséquence de cette rareté du métal — en dehors des importations, en théorie interdites — , le développement de sociétés technologiques avancées est en pratique impossible. Les terriens l'ont donc utilisée comme débarras, laissant les non-conformistes, les fugitifs, les sectes et autres marginaux y trouver refuge pour y fonder les sociétés de leur choix. Des sociétés toutes différentes, plus ou moins évoluées, plus ou moins accueillantes, plus ou moins violentes, qui échappent aux lois de la Terre et peuvent coexister sans trop de heurts grâce aux distances qui les séparent... Seule une minuscule enclave permet de maintenir une présence terrienne, mais lorsque des hommes ont choisi la liberté de la Planète Géante, il est rare qu'ils veuillent en repartir, même si la vie y est sauvage et rude. Dans le premier roman, les membres d'une commission terrienne s'écrasent à 65 000 km de l'enclave terrienne. Pourchassés par le Bajarnum de Beaujolais — un despote qui menace de conquérir toutes les régions voisines — ils vont devoir affronter mille périls et rencontrer de nombreuses sociétés. Sur le schéma classique d'une odyssée ou de tout autre voyage extraordinaire, Jack Vance nous concocte un planet opera coloré et pittoresque où l'on rencontre des peuples arboricoles, des nomades agressifs, des Magiqueurs rusés, les habitants d'une étrange utopie où maîtres et domestiques se confondent, des oracles tirant leur savoir d'une drogue conjuguée à des pratiques barbares, etc. On y voyage à dos de zipangotes, sur un radeau ou dans des trolleys suspendus à une monoligne tendue par-delà les montagnes... On y assiste à des danses, des jeux et des cérémonies toujours étonnantes, parmi des foules bigarrées aux costumes extravagants... Décor fabuleux, la Planète Géante pouvait se prêter à de nombreuses autres aventures, c'est sans doute pourquoi Jack Vance a choisi d'y situer aussi l'action des Baladins de la Planète Géante, même si ce roman n'a pas grand chose d'autre en commun avec le précédent, hormis l'habituelle diversité des sociétés rencontrées. Cette fois, c'est la vie et la rivalité de troupes de théâtre itinérantes qui sert de prétexte à des aventures pleines d'humour. Que ces compagnies opèrent au sein de bateaux-théâtres le long de l'un des fleuves de la Planète Géante ne les distingue guère des baladins moyen-âgeux ni des pauvres tragédiens qui arpentent le Far West de Lucky Luke : ils sont simplement transposés dans l'espace. Pourtant, Vance use des amusantes pérégrinations d'Appolon Zamp pour illustrer d'une manière ludique et légère une question plus profonde qu'il n'y paraît : « L'art est-il absolu ? Ou dépend-il d'une civilisation particulière à un moment donné ? » (p. 276) Le « plus » de Vance, c'est bien sûr son style inimitable : une écriture remarquablement précise et imagée, où descriptions et dialogues servent la progression d'une intrigue certes assez sommaire mais qui constitue une agréable invitation au voyage. Alors qu'importe qu'il s'agisse avant tout d'un divertissement anecdotique, quand un tel plaisir de lecture est au rendez-vous ? Pascal
PATOZ-1/9/2004 - nooSFere |
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LA
PLANETE GEANTE - 1952 - Big
Planet |
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A la suite du sabotage de leur fusée,
un groupe de terriens se retrouve à une distance considérable
de l'Enclave Terrienne, pourtant ils doivent la rejoindre au plus
tôt, à travers les multiples dangers de terres étranges
afin d'empêcher un dictateur de prendre le pouvoir. Dîner chez Sir Walden Marchion La parution en roman,
chez Ace SF en 1957, a été une
reprise écourtée et remaniée de la parution
de 1952 dans Startling Stories, malheureusement pour nous la
traduction française est faite d'aprés le roman. Quatriéme
de couverture 1973/02 - HORIZONS DU FANTASTIQUE; n°23 par PHI Daniel |
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Les Baladins de la Planète Géante
- 1975 - Showboat World |
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Sur la Planète géante,
il n'est
pas facile d'être une troupe de théatre. Quatriéme
de couverture (Le Masque SF) Quatriéme de couverture (Folio
SF) |
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Critique Les histoires de la Planète Géante s'apparentent à
celles de Cugel, magie absente. Elles sont un peu décevantes en ce sens que le
cadre de base est loin d'être exploité comme il pourrait le mériter — une
planète géante ! — et on avait même pu trouver que le premier volume (Galaxie
bis) se terminait en queue de poisson, mais Vance n'aime guère s'attarder,
on le constate même dans des cycles comme Tschaï ou la Geste des
Princes-Démons. En fait, on peut considérer que l'auteur a juste posé là
avec ce monde gigantesque un cadre propice à toutes les aventures possibles, un
lieu infini dans lequel tout peut se produire puisque les kilomètres sont
innombrables et que chacun d'entre eux peut réserver une surprise dont le
conteur a le secret.
Ça, Vance est un conteur, nul ne peut le nier. Et la vision préalable de la carte — heureuse innovation par rapport à la précédente édition — nous en convainc autant que le savoureux extrait du « Guide des Planètes habitées », procédé dont l'auteur nous régale souvent. Pour en faire mention brièvement, il y a dans ces deux éléments un facteur de « contradiction », la carte s'apparentant traditionnellement à la Fantasy, la mention de planètes au Space Opéra, mais c'est tout le charme de Vance, qui situe des récits de Fantasy dans un cadre S. F. Le conte, il en est question dès l'abord du récit, et nous ne pouvons que féliciter les traducteurs pour des rendus frappants tels que : « ...Garth Ashgale affectait une élégante langueur. » On aura compris que si Vance avait pu écrire les Mille et Une Nuits avant terme, il ne s'en serait pas privé. Et d'ailleurs, il ne se prive pas de les réécrire sur d'autres mondes, avec sa description des vies et mœurs des populations du fleuve Vissel. Coutumier du fait, à notre grand plaisir, l'auteur n'a guère tardé à nous dépeindre « son » humanité habituelle, qui n'est que l'exposition outrée de ce que nous connaissons quotidiennement : vanité, arrogance, cupidité, fourberie, chaque personnage mis en scène n'a que l'embarras du choix dans une palette infinie des couleurs des défauts humains, tout cela présenté de si plaisante façon que l'on se tortille d'aise (le ton de Vance déteint même sur cette notule !) à entendre les conversations d'Apollon Zamp, propriétaire du bateau-théâtre Les Enchantements de Miraldra, à apprendre les coutumes perverses des résidents de Port Optimo et autres lieux baroques. « ... l'absence de bizarreries de caractère dans cette ville était presque une singularité. » dit-il de Fudurth ! Un très bon moment à passer, donc, en remontant la Vissel avec une théorie de personnages hauts en couleur lancés dans une frénésie galopante d'activités jusqu'au grand événement qui attend chacun à Mornune. GARGUIR Alain |
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