La Planète Géante (l'intégrale) - 2003
La Planète Géante - 1952 - Big Planet
Les Baladins de la Planète Géante - 1975 - Showboat World



ed. Le Bélial
reédition juin 2008
couv.Nicolas Fructus


ed. Le Bélial
Ill. Arnaud Boudoiron
"La planète géante" (Big Planet 1951)
Trad. Arlette Rosenblum révisée par Pierre-Paul Durastanti
"Les baladins de la planète
géante" (Showboat World 1975)
Trad: Françoise Serph révisée
par Arlette Rosenblum & Pierre-Paul Durastanti
 ISBN : 2-84344-052-1

Le Bélial a réuni en un volume omnibus les deux romans consacrés à la Planète Géeante avec une nouvelle traduction d'aprés le texte (original et remanié) de VIE.

Mot de l'éditeur
Ils sont une poignée à avoir survécu à l'attentat qui a détruit leur vaisseau. Perdus sur la Planète Géante, monde reculé échappant à tout contrôle, ils doivent entreprendre un périple de 65 000 kilomètres pour rejoindre l'unique enclave terrienne... Quant à Apollon Zamp et sa troupe d'histrions, ils ont fort à faire à bord de leur bateau-théâtre : entre la concurrence pas toujours loyale de leurs confrères, les attaques de nomades et l'ire des spectateurs, pas facile de gagner le concours dramatique le plus prisé de la Planète Géante... Surtout quand on projette d'y jouer la version locale d'une pièce de l'ancienne Terre : Macbeth. Jack Vanceest né le 28 août 1916 à San Francisco. Infatigable bourlingueur, marin chevronné, il cultive depuis toujours un goût arqué pour le dépaysement. D'où l'extraordinaire chatoyance de ses récits, particulièrement lorsqu'il s'attache à élaborer des peintures baroques de paysages imaginaires et de civilisations exotiques, aussi bien dans le domaine duspace opera que du planet opera ou d'une fantasy plus traditionnelle. Le cycle de La Planète Géante, ici réuni pour la première fois, qui plus est dans une traduction complète et définitive, est l'une des œuvres maîtresses de Jack Vance, un livre archétype du planet opera qui inspira toute une génération d'écrivains à commencer par Robert Silverberg du cycle de Majipoor.
 

     Dans "Planète Géante et grands ciseaux..." vous constaterez combien il était utile de restaurer le texte original du roman.


Critique:
      
Comme son nom l'indique, la Planète Géante est véritablement démesurée : 40 000 km de diamètre ! Mais sa croûte étant dépourvue de métaux lourds, elle est si légère que la gravité y est à peine supérieure à celle de la Terre, ce qui la rend habitable par l'homme.

     Autre conséquence de cette rareté du métal — en dehors des importations, en théorie interdites — , le développement de sociétés technologiques avancées est en pratique impossible.

     Les terriens l'ont donc utilisée comme débarras, laissant les non-conformistes, les fugitifs, les sectes et autres marginaux y trouver refuge pour y fonder les sociétés de leur choix. Des sociétés toutes différentes, plus ou moins évoluées, plus ou moins accueillantes, plus ou moins violentes, qui échappent aux lois de la Terre et peuvent coexister sans trop de heurts grâce aux distances qui les séparent... Seule une minuscule enclave permet de maintenir une présence terrienne, mais lorsque des hommes ont choisi la liberté de la Planète Géante, il est rare qu'ils veuillent en repartir, même si la vie y est sauvage et rude.

     Dans le premier roman, les membres d'une commission terrienne s'écrasent à 65 000 km de l'enclave terrienne. Pourchassés par le Bajarnum de Beaujolais — un despote qui menace de conquérir toutes les régions voisines — ils vont devoir affronter mille périls et rencontrer de nombreuses sociétés.

     Sur le schéma classique d'une odyssée ou de tout autre voyage extraordinaire, Jack Vance nous concocte un planet opera coloré et pittoresque où l'on rencontre des peuples arboricoles, des nomades agressifs, des Magiqueurs rusés, les habitants d'une étrange utopie où maîtres et domestiques se confondent, des oracles tirant leur savoir d'une drogue conjuguée à des pratiques barbares, etc. On y voyage à dos de zipangotes, sur un radeau ou dans des trolleys suspendus à une monoligne tendue par-delà les montagnes... On y assiste à des danses, des jeux et des cérémonies toujours étonnantes, parmi des foules bigarrées aux costumes extravagants...

     Décor fabuleux, la Planète Géante pouvait se prêter à de nombreuses autres aventures, c'est sans doute pourquoi Jack Vance a choisi d'y situer aussi l'action des Baladins de la Planète Géante, même si ce roman n'a pas grand chose d'autre en commun avec le précédent, hormis l'habituelle diversité des sociétés rencontrées. Cette fois, c'est la vie et la rivalité de troupes de théâtre itinérantes qui sert de prétexte à des aventures pleines d'humour. Que ces compagnies opèrent au sein de bateaux-théâtres le long de l'un des fleuves de la Planète Géante ne les distingue guère des baladins moyen-âgeux ni des pauvres tragédiens qui arpentent le Far West de Lucky Luke : ils sont simplement transposés dans l'espace. Pourtant, Vance use des amusantes pérégrinations d'Appolon Zamp pour illustrer d'une manière ludique et légère une question plus profonde qu'il n'y paraît : « L'art est-il absolu ? Ou dépend-il d'une civilisation particulière à un moment donné ? » (p. 276)

     Le « plus » de Vance, c'est bien sûr son style inimitable : une écriture remarquablement précise et imagée, où descriptions et dialogues servent la progression d'une intrigue certes assez sommaire mais qui constitue une agréable invitation au voyage. Alors qu'importe qu'il s'agisse avant tout d'un divertissement anecdotique, quand un tel plaisir de lecture est au rendez-vous ?

Pascal PATOZ-1/9/2004 - nooSFere


LA PLANETE GEANTE - 1952 - Big Planet



Folio SF n° 228 (Gallimard)
11/2005
Trad: Françoise Serph révisée
par Arlette Rosenblum & Pierre-Paul Durastanti
ISBN: 2070314863


Galaxie-bis n°26 (1972)
Couverture:AUBLE Gérard Traduction:ROSENBLUM Arlette
 Jack Vance:Pocket n°
Pocket n°5027 (1991)
Isbn : 2-266-02325-X
Couverture:SIUDMAK
Traduction:ROSENBLUM Arlette  

A la suite du sabotage de leur fusée, un groupe de terriens se retrouve à une distance considérable de l'Enclave Terrienne, pourtant ils doivent la rejoindre au plus tôt, à travers les multiples dangers de terres étranges afin d'empêcher un dictateur de prendre le pouvoir.
En retraçant le périple de quelques intrépides à travers les paysages sauvages d'un monde démesuré, La Planète Géante conjugue le goût de la découverte d'un Daniel Defoe avec le souffle épique des meilleurs films de Sergio Leone. 

Dîner chez Sir Walden Marchion

La parution en roman, chez Ace SF en 1957, a été une reprise écourtée et remaniée de la parution de 1952 dans Startling Stories, malheureusement pour nous la traduction française est faite d'aprés le roman.
L'édition américaine d'Underwood-Miller de 1978 reprend intégralement le texte magazine.
Pour la traduction française, préférez l'intégrale du Bélial ou les nouveaux Folio.


Quatriéme de couverture
Une grande main sombre empoigna le cerveau de Glystra. Désormais ils ne souffrait plus. Au-delà de toute sensation, il revécut dans sa conscience suractivée son enfance, puis son adolescence sur la Terre et ses années de formation dans les planètes du Système. La planète Géante profila sa masse à travers le hublot du vaisseau spatial qui s'écrasa de nouveau sur la Grande Pente de Jubilith; il recommença son long périple vers l'Enclave Terrienne, la traversée des bois de Tsalombar, son combat singulier contre Atman le Fléan dans le désert de Nomadland; il revit les Griamobots du Fleuve Oust et reprit les nacelles aériennes du monoligne Hibernien, de Kirstendale à Myrtlessee...
Brusquement, le présent resurgit.
Livrerait-il au Grand Din le secret des Arsenaux du Système ?

Critique
1973/02 - HORIZONS DU FANTASTIQUE; n°23 par PHI Danie
l

ill. couverture Walter Popp
premiére parution  - Startling Stories Septembre 1952

Avalon (1957)
Avalon (1957)

Ace SF double n°295 (1958) couverture de Emsh
version roman chez Ace SF (1957)


 Underwood-Miller

Les Baladins de la Planète Géante - 1975 - Showboat World



Folio SF n°229 (Gallimard)
11/2005
Trad: Françoise Serph révisée
par Arlette Rosenblum & Pierre-Paul Durastanti

ISBN: 2070314855
Jack Vance:couverture de Philippe Allot

Le Masque n°114 (1981)
ISBN : 2 7024 1208 4
Couverture:ALLOT
Traduction:Françoise SERPH
 Jack Vance:Pocket n°
Pocket n°5255 (1987)
Isbn : 2-266-01954-6
Couverture:SIUDMAK
Traduction:Françoise SERPH , revue par Arlette ROSENBLUM

Carte du Fleuve Vissel

Sur la Planète géante, il n'est pas facile d'être une troupe de théatre.
Road movie au fil de l'eau, Les baladins de la Planète Géante nous ramène dans les décors baroques et chatoyants de La Planète Géante, cette fois en compagnie d'une troupe de théâtre délicieusement déjantée.
(
Le vrai titre donné au roman par Vance est  THE MAGNIFICENT SHOWBOATS OF THE LOWER VISSEL RIVER, LUNE XXIII, SOUTH BIG PLANET, l'éditeur le réduira à Showboat World .Dans le projet V.I.E. ce roman a été édité sous son vrai titre et Big Planet dans sa version complête.)

Quatriéme de couverture (Le Masque SF)
SUR LA DERNIERE FRONTIERE, RIEN N'EST IMPOSSIBLE.
Autour de l'étoile Phèdre, voici la Planète Géante. Quarante mille kilomètres de diamètre, d'immenses territoires de liberté ouverts aux hommes.
La nature humaine y est différente et les animaux ont évolué vers des formes étranges et séduisantes.
C'est le domaine des dissidents, des artistes, des révoltés, des comédiens mais aussi des assassins.
Car la Terre a décidé de préserver à jamais la Planète Géante.
Et les baladins, théâtriers de l'absurde, remontent la rivière Vissel depuis la Baie des Conjectures, dans leurs bateaux qui sont autant de mondes baroques, jouant une comédie folle, épique et macabre...
Quatriéme de couverture (Pocket)
Fabuleux est le prix offert au gagnant du concours théâtral organisé par le nouveau souverain du Soyvanesse.
Garth Ashgale aurait aimé éliminer Apollon Zamp de la compétition, mais celui-ci a plus d'un tour dans son sac et c'est à lui que l'envoyé du roi donne le sauf-conduit nécessaire pour aller au festival. Mais où trouver un bateau ? Par suite d'une ruse d'Ashgale, l'enchantement de Miraldra brûle et le troupe rescapée se débande. Seule reste avec Zamp la dernière comédienne engagée, Demoiselle Blanche-Aster. Au lieu du spectacle de variétés qui a fait la réputation de Zamp, ils joueront une pièce de l'antique Terre : Macbeth.
Et les voilà partis vers le nord, remontant le fleuve Vissel.

Quatriéme de couverture (Folio SF)
Apollon Zamp et sa troupe d'histrions ont fort à faire à bord de leur bateau-théâtre : entre la concurrence pas toujours loyale de leurs confrères, les attaques de nomades et l'ire des spectateurs, pas facile de gagner le concours dramatique le plus prisé de la Planète Géante... Surtout quand on projette d'y jouer la version locale d'une pièce de l'ancienne Terre : 
Macbeth.


Showboat World (1975)


Underwood-Miller (1983)

Critique
Déjà publié au Masque S.F. en 1981 (l'un des derniers volumes d'uns collection que tous les amateurs regrettent), Les Baladins est une agréable fantaisie sans grandes prétentions, dont la réédition s'inscrit dans la reprise par Presses Pocket de la majorité des titres de Vance. On ne saurait blâmer Jacques Goimard d'offrir au nouvel amateur des textes déjà difficilement trouvables, surtout s'ils nous font passer un aussi bon moment.

     Les histoires de la Planète Géante s'apparentent à celles de Cugel, magie absente. Elles sont un peu décevantes en ce sens que le cadre de base est loin d'être exploité comme il pourrait le mériter — une planète géante ! — et on avait même pu trouver que le premier volume (Galaxie bis) se terminait en queue de poisson, mais Vance n'aime guère s'attarder, on le constate même dans des cycles comme Tschaï ou la Geste des Princes-Démons. En fait, on peut considérer que l'auteur a juste posé là avec ce monde gigantesque un cadre propice à toutes les aventures possibles, un lieu infini dans lequel tout peut se produire puisque les kilomètres sont innombrables et que chacun d'entre eux peut réserver une surprise dont le conteur a le secret.

     Ça, Vance est un conteur, nul ne peut le nier. Et la vision préalable de la carte — heureuse innovation par rapport à la précédente édition — nous en convainc autant que le savoureux extrait du « Guide des Planètes habitées », procédé dont l'auteur nous régale souvent. Pour en faire mention brièvement, il y a dans ces deux éléments un facteur de « contradiction », la carte s'apparentant traditionnellement à la Fantasy, la mention de planètes au Space Opéra, mais c'est tout le charme de Vance, qui situe des récits de Fantasy dans un cadre S. F.

     Le conte, il en est question dès l'abord du récit, et nous ne pouvons que féliciter les traducteurs pour des rendus frappants tels que : « ...Garth Ashgale affectait une élégante langueur. » On aura compris que si Vance avait pu écrire les Mille et Une Nuits avant terme, il ne s'en serait pas privé. Et d'ailleurs, il ne se prive pas de les réécrire sur d'autres mondes, avec sa description des vies et mœurs des populations du fleuve Vissel. Coutumier du fait, à notre grand plaisir, l'auteur n'a guère tardé à nous dépeindre « son » humanité habituelle, qui n'est que l'exposition outrée de ce que nous connaissons quotidiennement : vanité, arrogance, cupidité, fourberie, chaque personnage mis en scène n'a que l'embarras du choix dans une palette infinie des couleurs des défauts humains, tout cela présenté de si plaisante façon que l'on se tortille d'aise (le ton de Vance déteint même sur cette notule !) à entendre les conversations d'Apollon Zamp, propriétaire du bateau-théâtre Les Enchantements de Miraldra, à apprendre les coutumes perverses des résidents de Port Optimo et autres lieux baroques. « ... l'absence de bizarreries de caractère dans cette ville était presque une singularité. » dit-il de Fudurth !

     Un très bon moment à passer, donc, en remontant la Vissel avec une théorie de personnages hauts en couleur lancés dans une frénésie galopante d'activités jusqu'au grand événement qui attend chacun à Mornune.

GARGUIR Alain
Parution : 1/7/1987 - Fiction 388


Bibliographie générale de Jack VANCE   /  Accueil    /   Plan du Site 

© Jacques Garin 1998-2011